des indigènes face aux banques américaines pour alerter sur l’exploitation pétrolière
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Des leaders indigènes ont voyagé depuis l’Amazonie péruvienne jusqu’aux États-Unis, cette semaine avec pour objectif de dissuader les investisseurs de financer la compagnie pétrolière péruvienne Petroperu.
Avec notre correspondante à Lima, Juliette Chaignon
Semaine chargée pour les quatre leaders indigènes : réunions à New York puis Washington avec JP Morgan, Citi Bank et Goldman Sachs. Le fonds d’investissement Vanguard a lui refusé la réunion.
Nelton Yankur représente le peuple Achuar, une communauté d’Amazonie péruvienne affectée depuis 40 ans, dit-il, par l’exploitation pétrolière. « Petroperu, mais aussi l’entreprise Talisman, ont un passif environnemental. L’eau du fleuve, nos sources d’eau ne sont plus potables. Elles sont complètement contaminées. Et le problème n’a toujours pas été réglé », explique-t-il.
Depuis quelques mois, le groupe étatique Petroperu cherche à relancer l’exploration et le forage, y compris en Amazonie. Un investissement qui nécessite plus d’un milliard et demi de dollars. Les leaders indigènes souhaitent empêcher cette reprise d’activité. « Nous voulons que les banques mondiales, qui financent Petroperu, cessent d’investir. Nous, le peuple Achuar, mais aussi le peuple Wampis et les autres peuples. Jamais nous ne permettrons l’exploitation pétrolière sur nos terres », assure Nelton Yankur.
Les peuples indigènes dénoncent aussi une fuite de pétrole, en septembre dernier. 2 500 barils déversés sur leurs terres, une catastrophe qui était déjà arrivée en 2014.
La compagnie Petroperu évoque de son côté, des dégradations volontaires et régulières de l’oléoduc Norperuano de l’entreprise étatique, l’un des plus grands ouvrages du pays, construit il y a quatre décennies pour transporter du pétrole de la région amazonienne à la côte sur 800 km.
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