dans le sud du pays, le retour tant attendu de l’extravagant carnaval de Dasara
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En Inde, on fête ce mois d’octobre le triomphe de la lumière contre les ténèbres. À Mysore, ancienne capitale royale de l’État du Karnataka, le traditionnel défilé géant qui marque la célébration a été annulé en 2020 et 2021. De retour cette année, il a galvanisé des centaines de milliers d’Indiens avec un parfum de victoire contre la pandémie.
Avec notre envoyé spécial à Mysore, Côme Bastin
Depuis une semaine, les grandes avenues de Mysore, Mysuru pour les locaux, sont couvertes de guirlandes. Les rickshaws se sont habillés de fleurs et de feuilles de bananes. Nandratra, 16 ans, arbore un fantastique déguisement. « Nous portons les costumes des neuf avatars de la déesse Durga. Dans la mythologie hindoue, Durga et son mari Shiva veillent sur le monde. Je suis très fière d’avoir été choisie pour défiler devant tant de monde », dit-il.
Ici, on fête neuf jours durant lesquels la déesse Parvati, se transforma en guerrière pour terrasser le démon Mahishasura. Appelée Navratri, dans le Nord, et Durga Puja, dans l’est de l’Inde, ce festival majeur de la mythologie hindoue répond au nom de Dasara, dans le Sud.
Dans la grande cour de l’immense palais, où réside encore la dynastie des Wadayars, le défilé commence. Danseurs, cracheurs de feu et musiciens alternent avec des chars rendant hommage aux régions de l’Inde… ou au vaccin contre le coronavirus.
« Je n’ai jamais vu autant de monde »
Dans les rues, on monte sur les arbres pour apercevoir Arjuna, un éléphant qui porte une icône de Parvati coulée dans 750 kilos d’or. Un spectateur entassé parmi la foule : « Je n’ai jamais vu autant de monde. C’est sûrement parce qu’en 2020 et en 2021, Dasara a été annulée. Les tickets coûtent entre 3 et 25 euros. Mais tous ces gens n’ont pas pu en obtenir ! »
Des centaines de milliers de personnes se pressent pour l’immanquable défilé royal. Car si Dasara puise son origine dans l’hindouisme, elle rassemble aujourd’hui tous les citoyens, juge le Professeur Rangaraju, célèbre historien de la ville. « Depuis 1610, la dynastie des Wadiyars célèbre Dasara à Mysore, explique-t-il. Le palais, construit en 1897, mélange l’architecture européenne, indo-musulmane, et l’architecture hindoue. C’est ce mélange que les gens aiment, ils viennent du monde entier pour ce festival. »
Le succès de cette édition réjouit aussi les hôteliers de la ville, dont beaucoup avaient dû fermer leurs portes.
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