COP27: le Maroc s’engage dans un vaste plan de décarbonation de son industrie



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Au Maroc, où les énergies renouvelables représentent environ 40% du total consommé, les autorités s’engagent dans un vaste plan de décarbonation des filières industrielles. Il s’agit à la fois de répondre aux enjeux du changement climatique et de renforcer la compétitivité.

Depuis 2017, Le Maroc a mis en place une stratégie nationale de décarbonation de son industrie. Il s’agit d’émettre moins de CO2 en utilisant davantage d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique). 2017, c’est aussi l’année où Hakim Marrakchi, le PDG de Maghreb Industries, a déménagé son usine de chewing-gum du centre de Casablanca vers la zone industrielle de l’aéroport, optant au passage pour une stratégie décarbonée.

« Nous avons construit une usine avec un toit pavé de panneaux photovoltaïques, et avec des systèmes également de récupération d’énergie. Donc au niveau de notre bilan carbone, nous avons fait une économie de l’ordre de deux mille tonnes par an de gaz à effet de serre », se félicite-t-il.

Maghreb Industries a diminué de 20% sa consommation d’énergies fossiles et compte aller plus loin en augmentant la taille de sa centrale solaire, afin d’alimenter aussi le processus industriel de fabrication des chewing-gums.

« On ajoute maintenant un système de production de chaleur photovoltaïque hybride où l’on produit à la fois de l’électricité et de l’eau chaude. On couvre comme ça nos besoins jusqu’à quatre-vingts degrés de température, explique Hakim Marrakchi. Et pour aller de quatre-vingts à cent-vingt ou cent-quarante qui sont les températures de fonctionnement des cuiseurs, là, nous aurons besoin de mettre en place d’autres dispositifs. Que nous pensons acquérir en 2023 ou 2024. Et à ce moment-là, la quasi-totalité de notre production sera électrique. », ajoute le PDG de Maghreb Industries.

Une taxe carbone en 2025

Assia Benhida travaille pour le cabinet de conseil PwC, chargé par les autorités marocaines de les accompagner dans leur stratégie de décarbonation et de transition énergétique. Elle dresse l’inventaire des secteurs jugés prioritaires.

« L’une des premières filières prioritaires, c’est tout ce qui est secteur de la construction, cimentier, etc. Il y a aussi les industries artisanales qu’il faut faire passer d’une zone “grise” à du “green”, on pense notamment à l’industrie du cuir. Nous avons également les industries agroalimentaires pour deux raisons. La première, c’est qu’elles sont fortement exportatrices vers l’Union européenne et vers d’autres pays. Mais aussi parce que l’agro-industrie est un pourvoyeur d’emplois important. »

Comme le souligne Assia Benhida, l’enjeu pour l’industrie marocaine est à la fois climatique et compétitif. En effet, dès 2025, l’Europe imposera une taxe carbone aux importations insuffisamment décarbonées. Et le Maroc n’entend pas laisser ses industriels perdre du terrain face à des concurrents plus verts.

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