Café arabica: le Brésil compte ses grains et fait monter les prix



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Quand un des plus gros pourvoyeurs d’arabica au monde va mal, et qu’ailleurs, les volumes de production ne sont pas au rendez-vous, les prix s’envolent. 

Dans le milieu du café, on parle de « choc de production ». Et des chocs comme celui que traverse actuellement la filière, on les compte sur les doigts d’une main, explique Sébastien Lafaye, directeur des achats pour le groupe Belco. Le dernier date des années 2007/2008, lorsque la rouille, une maladie parasitaire, avait touché la Colombie. Mais c’est la première fois depuis les années 1990 que le Brésil, qui assure 40% de la production mondiale, est concerné au premier chef.

Le manque d’arabica fait monter le marché

En cause, trois gelées consécutives dans le pays en juin 2021. Résultat, la campagne brésilienne 2021/2022 s’est distinguée par une production très basse, et celle de 2022/2023 s’annonce moins bonne qu’anticipée en raison de l’impact des gelées et de conditions très sèches ces derniers mois. Si le robusta affiche tout de même de très bons volumes, l’arabica est en revanche très touché.

Le besoin d’arabica est tel que « le prix pour un achat à court terme, en décembre, est plus élevé que celui d’un café à livrer au mois de mars alors que c’est normalement l’inverse, explique notre interlocuteur, car maintenir un stock plusieurs mois à un coût ». Autrement dit, aujourd’hui, la structure du marché ne permet plus de financer le stockage.

Accumulation de cycles productifs décevants

Ce manque d’arabica au Brésil n’est pas compensé par d’autres volumes qui auraient pu rendre le marché plus « confortable ». Tous les pays d’Amérique centrale ont eu pour cette campagne des cycles productifs, en deçà des attentes, que ce soit le Honduras, ou la Colombie, troisième producteur mondial touché par des pluies incessantes depuis des mois, avec deux millions de sacs en moins sur les 12 derniers mois.

La déception pourrait ne pas s’arrêter là : le cycle 2023/2024 au Brésil, que certains anticipaient comme relativement bon, risque de ne pas être à la hauteur si la floraison qui a débuté n’est pas suivie d’une bonne pluviométrie.

Si la pluie est au rendez-vous, la production sera bonne et les prix pourront se détendre après des mois de forte volatilité. Un temps trop sec, au contraire, continuerait de tendre encore plus le marché.



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