Banane: les prix cassés ne pourront pas durer
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Comme certains fruits et légumes, la banane subit de plein fouet la crise énergétique : pour être commercialisée, elle doit passer plusieurs jours en mûrisserie. Or la filière était déjà touchée par une hausse des coûts de production. Tôt ou tard, la banane devrait coûter plus cher au consommateur.
La banane va-t-elle pouvoir encore longtemps préserver son image de fruit accessible à tous ? La grande distribution en a fait depuis des années son produit d’appel, en maintenant des prix très bas. Certains experts de la filière diraient même qu’elle est devenue « l’otage », voire « la chair à canon » des supermarchés, bradée pour attirer le client.
La banane coûte de plus en plus cher à produire
Or, depuis des mois, le fruit jaune coûte de plus en plus cher à produire : au coût des engrais qui pèsent sur les planteurs, il faut ajouter celui des emballages qui a augmenté d’au moins 25%, celui du transport maritime, et désormais le coût énergétique subi par les murisseries qui se trouvent eu Europe.
La banane voyage en effet à l’état de fruit vert et passe ensuite plusieurs jours à une température comprise entre 13 et 17 degrés. Une étape indispensable qui permet, par une réaction chimique, à la pulpe de devenir consommable. Une étape qui exige aussi une ventilation des fruits et qui ne pourrait supporter une coupure d’électricité de plus de deux heures, précise Philippe Pons président de l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB).
D’où l’inquiétude des mûrisseurs français. En France, l’AIB estime à environ un quart le pourcentage de mûrisseries qui doivent renouveler leur contrat énergétique au 1er janvier 2023 et qui vont devoir souscrire des offres au minimum deux fois plus élevées. L’inquiétude est la même ailleurs en Europe, même si l’impact des coûts de l’électricité n’est pas le même.
Les mûrisseurs en alerte
Dans l’état actuel des contrats négociés avec la grande distribution, les prix de la banane ne reflètent pas l’augmentation de l’ensemble de ces coûts. À chaque étape, producteurs, importateurs, mûrisseurs et distributeurs rognent sur leur marge, à des degrés différents. Mais la situation pourrait vite devenir intenable pour certains acteurs de la filière.
Il faut donc s’attendre à des prix plus élevés en 2023. Un avant-goût est donné par les prix spots, c’est-à-dire pour des achats immédiats. Le carton de 18,5 kg de banane s’affiche à 15 euros ces jours-ci, contre moins de 10 euros l’été dernier.
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