Au Qatar, le nombre de salaires non-payés aux travailleurs migrants a doublé, selon l’OIT
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À 19 jours de la Coupe du monde de foot au Qatar, le non-paiement des salaires constitue la principale plainte des travailleurs migrants auprès du ministère qatarien du Travail. Selon deux rapports de l’Organisation internationale du travail (OIT), le nombre de signalements a plus que doublé en un an.
Le Qatar est régulièrement critiqué pour ses manquements aux droits humains, notamment ceux des travailleurs migrants. Dans le passé, les syndicats internationaux et les ONG ont dénoncé les conditions de travail déplorables et le nombreux décès de travailleurs migrants sur les chantiers de la Coupe du monde. S’ajoute à cela aujourd’hui le non-paiement des salaires. Entre octobre 2021 et octobre 2022, 34 425 plaintes ont été déposées en ligne sur une plateforme dotée d’un canal de dénonciation anonyme, selon l’OIT.
L’agence onusienne est installée au Qatar depuis 2018 et son mandant porte jusqu’en 2023. D’après ses observations, le pays a entrepris certaines réformes pour se mettre en conformité avec les normes internationales du travail, mais beaucoup reste à faire. Et notamment, « les mécanismes permettant aux travailleurs de porter plainte et de récupérer leur salaire doivent être renforcés », estime l’organisation. « Et les droits des travailleurs à domicile doivent être mieux protégés, y compris en matière de temps de travail et de repos », ajoute-t-elle.
Bon nombre d’ONG s’inquiètent du possible abandon des réformes une fois la Coupe du monde de foot terminée. Mais Doha déclare qu’elles font partie du programme de diversification de l’émirat dont l’économie repose principalement sur le gaz. L’Organisation internationale du travail veut croire qu’une fois mises en place, ces réformes s’avéreront durables.
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