au moins un mort et 14 blessés à Zahedan, selon les médias officiels
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La tension reste intense en Iran, particulièrement dans la province du Sistan-Balouchistan. Selon plusieurs ONG, les forces de sécurité auraient à nouveau tiré sur des manifestants dans la capitale de cette province. Parallèlement, les autorités ont limogé deux hauts responsables de la sécurité sur place. Les médias officiels évoquent un mort et des blessés, à la suite de tirs « non identifiés », ce vendredi 28 octobre à Zahedan.
À Zahedan, capitale du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est de la République islamique d’Iran, une personne a été tuée à la suite de tirs « non identifiés », et 14 autres, dont des membres des forces de sécurité, ont été blessées lors d’« émeutes » ce vendredi, selon les termes de l’agence de presse officielle Irna, citant le Conseil de sécurité de la province.
Le Sistan-Balouchistan, l’une des provinces les plus pauvres d’Iran, est régulièrement traversé par des mouvements de contestation. Dans le cadre de la révolte nationale actuelle, la province s’est embrasée le 30 septembre dernier, pour dénoncer la mort de Mahsa Amini, mais aussi le viol d’une jeune Baloutche par un policier dans une ville portuaire de la province.
La répression de ces manifestations avait alors fait plus de 90 morts en quelques heures, selon l’ONG Iran Human Rights, dont six membres des forces de sécurité, selon les autorités. Depuis, malgré la répression à balles réelles, la communauté baloutche reste mobilisée.
Aujourd’hui, une enquête menée par le Conseil de sécurité de la province soutient la version des autorités : une foule, dont certains membres étaient armés, avait « attaqué le poste de police adjacent au lieu de prière dans l’intention d’en prendre le contrôle ». Cependant, le poste de police et la mosquée étant très proches, les coups de feu des forces de police auraient « malheureusement blessé et tué un certain nombre de citoyens qui effectuaient leur prière et des piétons innocents qui n’étaient pas impliqués ».
Deux hommes à la tête de la sécurité de la ville ont été limogés pour « négligence » : le chef du poste de police en question et le commandant de la police de la ville. Cette annonce ne semble pas avoir calmé la colère d’une population qui subit depuis des années la violence du régime. Ce vendredi encore, des manifestants se sont rassemblés au sortir de la prière.
Selon les ONG Iran Human Rights et Human Rights Activists News Agency, des forces de sécurité ont à nouveau ouvert le feu. Les moyens de communication étant très limités, il n’a pas été possible de savoir si ces tirs avaient fait des victimes, jusqu’à l’annonce de l’agence Irna.
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