après le «non» à la nouvelle Constitution, les tractations commencent
Publié le :
A Chili, les électeurs ont dit « non » au projet de nouvelle Constitution avec une majorité claire de 62% des votants dans ce référendum où la participation était obligatoire. Le président Gabriel Boric a annoncé dimanche soir soir sa volonté de lancer « un nouveau processus constitutionnel ».
Le président de gauche Gabriel Boric a accepté la défaite, mais a appelé « toutes les forces politiques à se mettre d’accord aussi vite que possible sur les échéances et les paramètres pour un nouveau processus constitutionnel ». Il doit rencontrer ce lundi les présidents des deux chambres du Parlement, et dès hier a invité les partis politiques à venir discuter avec lui.
►À lire aussi : Les Chiliens rejettent massivement la proposition de nouvelle Constitution
Mais la coalition de droite qui s’était opposée à la nouvelle Constitution, « Chile Vamos », refuse de rencontrer le président pour le moment. Elle veut poser ses conditions pour d’éventuelles négociations. Chile Vamos va donc se réunir ce lundi avec entre autres ses parlementaires, pour se mettre d’accord sur la suite à donner au résultat de ce dimanche : certains penchent pour une nouvelle assemblée constituante fonctionnant avec des règles différentes de la précédente, pour établir un nouveau texte ; d’autres préféreraient s’en passer, et changer la Constitution actuelle avec des réformes parlementaires.
L’ampleur de la défaite d’hier va pousser le président Boric à modifier son gouvernement plus profondément qu’il ne l’avait prévu. Les analystes voient déjà comme partants la ministre de l’intérieur, Izkia Siches et le secrétaire général de la présidence – le bras droit de Gabriel Boric.
►À lire aussi : Au Chili, un référendum constitutionnel du 4 septembre très disputé
Le «non» à la Une de la presse du jour
Pour La Tercera le coupable, c’est l’Assemblée constituante. Le journal rappelle qu’au début du processus, ses 154 membres jouissaient « d’une plus grande légitimité que toute autre institution chilienne » mais qu’ils ont « déçu la confiance que les Chiliens avaient placé en eux ». La Constituante, en se concentrant sur les droits des minorités, s’est « enfermée dans de multiples niches en oubliant qu’elle devait représenter la majorité ».
« Quel espoir au début, et quel fiasco à l’arrivée », s’exclame aussi El Mostrador. L’éditorialiste pointe également du doigt la campagne de désinformation très agressive, menée par le camp conservateur. « La droite chilienne va devoir maintenant sortir du bois, prévient le quotidien, car n’en déplaise aux conservateurs, majoritaires au Parlement, la Constitution de Pinochet appartient définitivement au passé ».
C’est de l’« éventuelle bonne volonté de cette opposition de droite que dépend désormais l’avenir du processus constitutionnel », se désole El Pais. Une très mauvaise nouvelle pour Gabriel Boric. « Et un coup d’autant plus dur que le jeune président de centre-gauche avait conditionné les réformes structurelles que pourraient entreprendre son gouvernement à l’adoption de la nouvelle Constitution ».