À la Une: le mois de colère en Iran qui déstabilise le régime des mollahs
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Tout juste un mois après la mort de la jeune kurde Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal ajusté, la contestation a gagné « 30 des 31 provinces du pays », note le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et touche même désormais les « travailleurs du secteur pétrolier ainsi que les commerçants ». Et chaque jour qui passe, insiste le quotidien allemand, « voit grandir la volonté de recourir à la violence parmi les manifestants, face à la répression brutale du régime ». Une répression « particulièrement sévère dans la province du Kurdistan où, selon certaines ONG, des armes lourdes ont été utilisées contre les manifestants », souligne de son côté Le Temps. La police a même commencé « à faire le tour des écoles pour arrêter des lycéennes et des étudiantes qui ont pris part aux manifestations pour les emmener dans des centres de “correction psychologique” », rapporte de son côté le correspondant du Times. Certains élèves « ne vont plus à l’école par peur d’être arrêtés ».
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Ces manifestations contre le voile sont « désormais dirigées contre le régime islamiste lui-même, contre l’ayatollah Khamenei », note le Suddeustche Zeitung qui estime « qu’elles constituent l’un des défis les plus sérieux auxquels la République islamiste ait été confrontée en 40 ans d’existence ». « Face à ces jeunes femmes qui n’ont plus peur de lui, le régime iranien est en danger », commente de son côté Le Temps qui explique « que le pouvoir théocratique ne peut rétablir le contact avec ces quelque quatre millions et demi d’étudiants, une jeune génération ouverte au monde et en rupture complète avec le système ». La grande crainte, s’inquiète un chercheur dans le quotidien suisse, « c’est que, désespéré, le régime applique la méthode “syrienne” de massacres indiscriminés de civils ».
Premières voix discordantes parmi l’élite politique iranienne
Alors que le régime iranien continue à blâmer « la politique de déstabilisation des États-Unis, […] l’ancien président du parlement iranien, Ari Larijani, une véritable figure de l’establishment », dit le Guardian, « vient d’appeler à un réexamen de l’application de la loi sur le voile obligatoire » en mettant en garde « contre une réponse trop rigide », a-t-il dit de son application. Et critiquant au passage les forces de la police des mœurs « qui ne devraient pas, selon lui, être chargées d’encourager le port du hijab. […] Cette première fissure est le signe que la ligne dure du gouvernement n’est pas universelle », commente encore le quotidien britannique qui rappelle que « Larijani avait été interdit de se présenter à la présidentielle l’an passé en raison de la menace qu’il représentait pour le vainqueur Raisi, le candidat favori du guide suprême ».
Ukraine : le président turc Erdogan reprend ses efforts de médiation
Le président turc qui doit s’entretenir avec Vladimir Poutine ce jeudi 13 octobre en marge d’un sommet régional au Kazakhstan, avec au cœur des discussions la proposition d’Erdogan d’organiser en Turquie « une “grande concertation” qui réunirait tout à la fois la Russie et quatre états soutenant l’Ukraine, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France », rapporte le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta. « Le président turc qui a proposé à plusieurs reprises de servir d’intermédiaire dans des pourparlers de paix entre Kiev et Moscou se positionne ainsi comme un acteur essentiel dans la crise », note de son côté le Wall Street Journal qui souligne que « sa médiation a déjà contribué en juillet dernier à la conclusion d’un accord pour l’exportation des céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer noire ». Alors que le président ukrainien Zelensky exclue « toute idée de négociation avec Poutine ». De son côté, la Russie se dit ouverte « à des discussions avec l’Occident », rapporte le quotidien russe Kommersant qui note également « que le président français Macron exhorte Poutine à reprendre les pourparlers sur l’Ukraine ».
L’Allemagne s’oppose au plafonnement du prix du gaz dans l’UE
Face à l’envolée des prix de l’énergie, « l’Allemagne se retrouve de plus en plus sur la défensive » face à ses partenaires européens qui souhaiteraient la mise en place d’un plafonnement des prix dans l’UE, commente le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Refus donc catégorique de Berlin qui préfère « mettre en place son propre plan national de soutien à quelque 200 milliards d’euros », souligne Die Welt et qui plaide au niveau européen « pour des achats en commun de gaz d’ici 2023 auprès notamment de la Norvège ». Décision qui « pourrait être entérinée dès la semaine prochaine à Bruxelles », note de son côté Le Soir qui rapporte également l’inquiétude des 27 face au risque de « pénuries » cet hiver.
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