À la Une: la visite très controversée du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine
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Le chancelier allemand s’envole ce jeudi 3 novembre pour une visite « très critiquée » à Pékin avec une poignée de chefs d’entreprises pour ce qui sera « la toute première visite en trois ans d’un dirigeant européen en Chine ». « C’est la mauvaise visite au mauvais moment », titre Die Welt qui raille « la volonté d’Olaf Scholz de rejouer le scénario de Merkel », d’une époque où les bonnes relations commerciales devaient « promouvoir les avancées démocratiques. […] Un temps révolu », insiste un analyste dans le quotidien allemand qui se demande « si Scholz doit vraiment être le premier à aller ainsi rendre hommage à Xi Jinping qui vient d’être intronisé empereur à vie en Chine ».
Alors que dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Olaf Scholz plaide en faveur « d’un dialogue ouvert et clair » avec la Chine et promet « qu’il ne fera pas l’impasse sur les thèmes difficiles, de la répression des droits de l’homme au Xinjiang à la situation tendue avec Taïwan ». Sa volonté d’un partenariat « plus profond » crée le malaise au sein même de sa propre coalition, note de son côté le Japan Times, qui rapporte les critiques de la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock qui a appelé le chancelier « à tirer les leçons des erreurs politiques commises avec la Russie et à se diversifier en s’éloignant de la Chine. […] Scholz se jette dans la gueule du loup », estime également le Times qui rappelle que la semaine dernière, « le chancelier a imposé l’approbation d’une participation chinoise dans l’un des terminaux du port de Hambourg, malgré les doutes de ses ministres et des agences de renseignements ».
Pékin attend de son côté avec impatience la visite de son « bon ami »
Les médias d’État chinois comme le Global Times saluent « la volonté du chancelier d’œuvrer en faveur de la stabilité des relations bilatérales » et disent attendre avec impatience également « le grand cadeau à la Chine » qu’il apporte avec lui, à savoir l’accord sur le port de Hambourg. « Les forces anti-chinoises en Allemagne » et les remarques de la cheffe de la diplomatie Baerbock « ne sont le fait que de jeunes politiciens qui n’ont jamais été en Chine », assure encore le quotidien chinois. « Cette visite est un vrai coup de pouce à la propagande chinoise », enrage l’éditorialiste de Die Welt. « Scholz est déjà une figure de plus en plus isolée au sein de l’UE », prévient de son côté le Times, « s’il donne la perception de s’acoquiner avec Pékin pour garantir les intérêts allemands, il sapera encore davantage son autorité à Bruxelles et à Paris ».
La Russie réintègre finalement l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes
Un véritable revirement de Moscou, « une reculade humiliante » fait même valoir le Guardian qui explique qu’après « être sortie de l’accord samedi dernier [29 octobre, ndlr] en prétextant les attaques contre sa flotte en mer Noire », la Russie s’est retrouvée prise à son propre piège n’ayant aucun moyen d’imposer un véritable blocus maritime sur les côtes ukrainiennes ». De fait, souligne le quotidien britannique, « malgré les menaces russes, les convois de navires se sont poursuivis, transportant des quantités records de céréales ces derniers jours ».
Le « bluff de Poutine n’a donc pas fonctionné », commente également El Pais qui se réjouit que le Kremlin renonce ainsi à agiter « l’arme de la faim dans le monde ». Et ce, souligne le quotidien espagnol grâce « aux efforts de la médiation turque qui a signifié à Moscou que les exportations se poursuivraient avec ou sans son accord ». « La Turquie sort une fois de plus sort victorieuse de son bras de fer avec le Kremlin », estime La Repubblica. Même si Moscou « prévient qu’elle pourrait se retirer à nouveau de l’accord », tempère de son côté le New York Times.
COP27 : quinze Nobel appellent l’Égypte à libérer son prisonnier politique le plus célèbre
Quinze lauréats du prix Nobel, parmi lesquels l’écrivaine française Annie Ernaux ou bien encore l’Espagnol Mario Vargas Llosa, ont écrit aux organisateurs égyptiens de la COP27 ainsi qu’à plusieurs chefs d’État invités, dont Joe Biden « pour les exhorter à contribuer à la libération des milliers de prisonniers politiques détenus dans le pays et notamment au plus emblématique d’entre eux Alaa Abdel Fattah, le principal activiste pro-démocratie », rapporte le Guardian. Le Britannique Abdel Fattah qui a « passé la quasi-totalité de cette dernière décennie en prison », souligne le Telegraph « a entamé une grève de la faim et prévoit de se priver d’eau le 6 novembre, date de l’ouverture de la COP27. […] Sans boire, sa famille craint qu’il ne meure avant la fin de la conférence le 18 novembre ». Selon Human Rights Watch? « il y aurait plus de 60 000 prisonniers politiques en Égypte », victimes de la « répression de l’autoritaire président Al-Sissi », dit le Guardian.