À la Une: la politique «zéro Covid» de Pékin menace l’économie mondiale
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Alors que Pékin a réactivé « sa stratégie radicale du zéro Covid » face au rebond de l’épidémie, verrouillant ainsi une « cinquantaine de villes, impactant 412 millions de Chinois », « la reprise économique du pays est fragilisée » reconnait le South China Morning Post, et avec elle bien sûr l’économie mondiale. « 21% du PIB total de la Chine est désormais sous séquestre », explique encore le Journal de Hong Kong, et ce chiffre « pourrait monter à 30% dans les 2 prochaines semaines », la croissance chinoise devrait ralentir « autour des 3% ». « La Chine est désormais dirigée par le virus », s’affole Die Welt. C’est un « coup dur pour l’économie mondiale », commente de son côté le Wall Street Journal, « cela signifie que le monde ne peut pas compter sur la 2e économie mondiale pour être une locomotive alors que les économies américaines et européennes ralentissent, les États-Unis pourraient même entrer en récession dans les 12 prochains mois », assure le quotidien américain. Les « conséquences économiques de cette politique zéro Covid sont désastreuses », dénonce également le Neue Osnabrücker Zeitung, qui redoute en plus du chômage en Chine « des goulets d’étranglements dans les chaînes d’approvisionnements mondiales ». Préoccupation partagée par La Repubblica qui rapporte que le FMI exhorte Pékin « à recalibrer sa politique zéro Covid pour remettre son économie sur les rails ». Le quotidien italien qui dénonce avec force « le cauchemar de cette stratégie chinoise de fermeture » dans laquelle « la Chine semble s’être auto-piégée »
Pékin inflexible face à l’exaspération des Chinois
Après 3 ans de cette politique du « zéro Covid », « la frustration tourne à l’agitation sociale, voire carrément à la violence », souligne le correspondant en Chine du Guardian, comme cela a été le cas à l’usine Foxconn de Zhengzhou ces derniers jours, dans la plus grande usine Iphone du monde « où la colère a tourné à l’émeute, avec des affrontements violents entre les ouvriers et la police ». Pour mettre fin à ces manifestations, « Foxconn a offert une prime de 1 300 euros aux travailleurs nouvellement embauchés pour qu’ils quittent le site », rapporte de son côté le Times, « 20 000 employés seraient déjà partis sur les 200 000 que comptent l’entreprise ». Mais pas de quoi infléchir, là encore, la détermination de Pékin à mettre en œuvre sa politique de verrouillage, la ville de Zhengzhou et ses quelque 6 millions d’habitants « ont été placés sous strict contrôle sanitaire » ce matin, rapporte la presse chinoise.
L’ONU va ouvrir une enquête internationale sur la répression en Iran
Malgré une tentative chinoise hier à Genève de « torpiller l’approbation de la mission », rapporte Le Temps, le conseil des droits de l’homme de l’ONU a voté hier à « une très large majorité » pour « l’ouverture d’une enquête sur les violations des droits de l’homme en Iran » , où l’on estime « que plus de 400 personnes ont été tuées et 14 000 arrêtées depuis le lancement des manifestations en septembre dernier » . « Entre autres crimes, les défenseurs des droits l’homme accusent les forces de sécurité iraniennes d’abuser sexuellement des prisonniers, hommes et femmes arrêtés lors des manifestations », souligne le Wall Street Journal qui note que « l’Iran a de nouveau rejeté toute critique, accusant les manifestants d’attaques terroristes ». Le régime iranien, qui en pleine session de ce conseil, a d’ailleurs réagi de manière provocatrice « en arrêtant l’un des plus célèbres footballeurs du pays, Voria Ghagouri, arrêté dans son club pour “propagande contre l’État” après qu’il a pris fait et cause pour le mouvement de protestation », rapporte Die Welt. Un avertissement lancé sans doute « aux joueurs de l’équipe iranienne qui avaient refusé de chanter l’hymne national au mondial en début de semaine », explique le Guardian. (Ndlr : de fait ce vendredi matin, les joueurs iraniens ont chanté leur hymne national)
L’Iran directement ciblé par l’Ukraine pour son soutien aux forces russes
« Des conseillers iraniens ont été tués en Crimée alors qu’ils aidaient les Russes », titre le Guardian qui rapporte les déclarations d’Oleksiy Danilov, le plus haut responsable de la sécurité en Ukraine qui prévient « que tout iranien présent sur le sol ukrainien occupé pour soutenir l’invasion russe sera également ciblé ». Selon des rapports publiés par la presse israélienne le mois dernier « dix iraniens présents en Crimée pour aider les Russes à piloter les drones fournis par Téhéran ont été tués dans des frappes militaires ukrainiennes ». Ces formateurs iraniens auraient été localisés « grâce aux services de renseignements israéliens », précise de son côté La Repubblica.