À la Une: après neuf mois de guerre en Ukraine, jour pour jour, la Russie ne cible plus que les civils
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Comme l’a montré hier encore, la « pluie de missiles russes » qui s’est abattue non pas sur des cibles militaires mais sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, la Russie a choisi « l’arme des ténèbres pour terroriser les populations civiles » dénonce la Repubblica, « plongeant pratiquement toute l’Ukraine dans le noir », un véritable « cauchemar » dit le quotidien italien.
Alors que « l’hiver glacial s’installe sur le pays », commente de son côté le Wall Street Journal, le Kremlin entend ainsi « briser la résistance des Ukrainiens », et « forcer ses dirigeants à s’assoir à la table des négociations alors même que les troupes russes -elles enchaînent les déboires sur le champ de bataille ». Cette « stratégie de terreur » précipite le pays au bord de la « catastrophe humanitaire », s’alarme de son côté le Washington Post qui s’inquiète « que des millions d’Ukrainiens soient ainsi plongés dans des conditions de vie dangereuses sans électricité, sans eau, et sans chauffage ». « Des millions d’Ukrainiens pourraient être forcés de quitter leur foyer, voire leur pays pour ne pas mourir de froid cet hiver », note de son côté Le Temps qui s’interroge sur une possible stratégie de Moscou pour « encourager ainsi un nouvel afflux de réfugiés ukrainiens et déstabiliser l’Europe ». Préoccupation partagée par le Suddeustche Zeitung, et La Repubblica qui note « que Bruxelles a déjà tiré la sonnette d’alarme quant à une nouvelle vague de réfugiés », manière de faire là encore pour Poutine de faire « pression sur les européens pour qu’ils poussent Kiev à négocier ». « Une stratégie brutale, diabolique » que fustige violemment l’historien britannique Garton Ash dans le Guardian, qui estime que « face au cynisme de Moscou, il ne faut surtout pas que les occidentaux poussent à des négociations », mais augmente en revanche leur soutien militaire et humanitaire à l’Ukraine « jusqu’à ce qu’elle puisse un jour négocier en position de force ».
En Russie, Poutine face à la colère des mères de soldats mobilisés
« Les familles des soldats russes mobilisés accusent Poutine de les snober », titre le Guardian qui rapporte que « le président russe a promis qu’il accorderait une audience à certaines mères et épouses » mais en tenant à distance « les défenseurs des familles de soldats qui n’ont pas été conviés ». « Une attitude de mépris pour ses propres soldats qui combattent en Ukraine », raille le Comité des mères de soldats qui dénonce également « une mobilisation faite sous des prétextes douteux et envoyant au front des jeunes mal formés, et très mal équipés vers des batailles sanglantes ». Les rapports sur ces soldats russes envoyés au front « comme de la chair à canon se multiplient », note de son côté Die Welt qui parle d’une véritable « hécatombe » parmi ces dizaines de milliers de recrues mobilisés il y a maintenant deux mois. Avec des témoignages édifiants « de jeunes mobilisés oubliés par leurs officiers sur la ligne de front, sans vivres ni munitions », dans la région de Belgorod « plus 500 d’entre eux auraient été ainsi tués en quelques jours », rapporte encore Die Welt, « pris délibérément pour cible par l’armée ukrainienne qui a bien compris à qui elle avait à faire ».
Au Mondial de Doha, la polémique sur le brassard « One Love » bouscule le sport
Avec ce « geste spectaculaire », hier, des joueurs de l’équipe allemande qui avant leur match contre le Japon « ont couvert leur bouche de leur main pour protester contre les menaces de sanction de la FIFA pour empêcher le port de ce brassard arc-en-ciel en soutien aux LGBT », salue La Repubblica. La photo fait la Une d’une grande partie de la presse du Financial Times au Times qui estime « qu’il s’agit là d’un puissant geste de défi » face à « la censure de la FIFA ». Un « geste symbolique » qui n’a pas convaincu tout le monde, notamment la presse allemande qui, comme le Suddeutsche Zeitung, tire à boulets rouges « contre les poses de martyrs, les pleurnicheries des joueurs allemands » qui auraient vraiment pu défier la FIFA en portant le brassard « One Love » comme l’a fait d’ailleurs « avec courage » en tribune la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser. Ils ont fait « le service minimum » estime également le correspondant en Allemagne du Soir, qui souligne « que comme avec la Chine, personne ne veut se confronter ni à la Fifa ni au Qatar par peur des représailles ». « Le courage civil, c’est toujours l’affaire des autres », regrette aussi le Suddeutsche Zeitung. « En plus d’avoir perdu contre le Japon, la Mannschaft a également perdu son honneur », raille encore Le Soir.